La cardiomyopathie congestive (également désignée cardiomyopathie dilatée) se caractérise par une faiblesse de la capacité de pompage de la cavité cardiaque. Votre cœur va automatiquement s’efforcer de corriger ce défaut d’efficacité. Cette correction va alors infliger une tension supplémentaire au tissu cardiaque. Cette dilatation peut entraîner un affaiblissement et une hypertrophie du muscle cardiaque. Elle affecte également d’autres organes tels que le foie et les poumons. Il peut en résulter une insuffisance cardiaque.
Causes
La cardiomyopathie congestive peut être due à de multiples causes. Il est fréquemment difficile pour les médecins d’en assigner précisément l’origine. Les causes potentielles peuvent notamment inclure :
Des maladies
Certaines pathologies auto-immunes (lupus et polyarthrite rhumatoïde notamment) peuvent affaiblir les cavités cardiaques. Les infections bactériennes ou virales peuvent également affecter la fonction cardiaque. De même, le diabète, les pathologies thyroïdiennes, ainsi que les affections rénales en phase finale sont susceptibles, dans de rares cas, d’étirer le muscle cardiaque.
Médicaments
Un alcoolisme chronique ou l’abus de cocaïne peuvent provoquer une dilatation du tissu cardiaque.
Toxines
Une exposition à des substances toxiques (plomb ou mercure par exemple) est susceptible de contribuer à un affaiblissement du cœur.
Traitements médicamenteux
La chimiothérapie utilisée pour le traitement de certains cancers peut avoir l’effet d’une toxine. Il peut en résulter des problèmes cardiaques.
Conditions génétiques
Certains troubles génétiques sont liés à une cardiomyopathie congestive. La dystrophie musculaire, par exemple, est une condition d’origine congénitale susceptible d’affaiblir le cœur. Elle est également réputée nuire à la fonction cardiaque.
Carences en vitamines et minéraux
Les carences en thiamine, magnésium et calcium sont susceptibles d’affecter la fonction cardiaque.
Autres problèmes cardiaques
Une pathologie artérielle coronarienne va réduire l’afflux sanguin vers le cœur. Cette constriction est alors un facteur de développement de cette maladie. Les conditions à l’origine d’un rythme cardiaque irrégulier peuvent également contribuer à une insuffisance cardiaque. L’hypertension artérielle est un facteur de risque de maladie cardiaque. Elle est susceptible d’infliger une tension au cœur et de contribuer à cette condition.
Risques
Les facteurs de risque de la cardiomyopathie congestive peuvent être de types très divers. Une multitude de facteurs peuvent augmenter votre risque de développer une hypertrophie de la cavité cardiaque. Quelques-uns des symptômes les plus courants :
L’âge et le sexe
Toute personne est susceptible de développer une cardiomyopathie congestive, mais cette affection est surtout constatée chez les adultes de sexe masculin.
Poids
L’obésité peut augmenter votre risque de développer une cardiomyopathie. La surcharge pondérale imposée à votre corps va peser sur le muscle cardiaque.
Toxines et drogues
L’abus d’alcool et d’autres drogues (notamment la cocaïne) peuvent augmenter votre risque. Une chimiothérapie ou l’ingestion de quantités toxiques d’oligo-éléments peuvent également vous exposer à un risque supérieur.
Problèmes cardiaques
Des antécédents familiaux de cardiomyopathie vont augmenter votre risque. En outre, certains symptômes peuvent augmenter le risque de développer cette maladie. Il s’agit notamment d’une crise cardiaque, d’une hypertension artérielle, du dysfonctionnement d’une valvule cardiaque, d’une pathologie artéro-coronarienne, d’un rythme cardiaque rapide, ainsi que d’un durcissement des artères. Les femmes enceintes peuvent présenter un risque accru du fait du stress supplémentaire infligé au cœur par la grossesse.
Symptômes
Les personnes souffrant de cardiomyopathie congestive peuvent ne pas présenter de symptômes flagrants. Des mois, voire des années peuvent s’écouler avant l’apparition des premiers symptômes. Les premiers signes de cardiomyopathie permettent souvent d’assister au déplacement de caillots sanguins depuis le cœur vers d’autres parties du corps. La cardiomyopathie entraîne une insuffisance cardiaque.
L’insuffisance cardiaque va déclencher les symptômes suivants :
- douleurs thoraciques ;
- faiblesse et manque d’énergie ;
- vertiges ;
- difficultés respiratoires ou toux ;
- rythme cardiaque atypique ;
- gonflement des extrémités ;
- gonflement de l’abdomen, souvent dû à un gonflement du foie ;
- veines proéminentes dans le cou.
Chez les enfants, une médiocrité de l’appétit entravant la croissance sera un signe de cette affection. Les enfants seront également pâles.
Les adultes auront éventuellement besoin d’uriner fréquemment pendant la nuit.
Diagnostic
Le médecin va généralement entamer la procédure de diagnostic en prenant note des antécédents médicaux, ainsi que des symptômes, puis en procédant à un examen médical. Pendant l’examen, le médecin va écouter le cœur afin de déterminer la présence éventuelle de sons ou de rythmes atypiques. Les analyses suivantes pourront être prescrites en fonction des informations réunies :
Analyses de sang
Une série d’analyses de sang va permettre de déterminer si votre cœur est exposé à ce risque. Un dosage sanguin du peptide B-natriurétique (BNP) sera effectué. Des taux élevés de BNP pourront signaler une insuffisance cardiaque, complication courante de la cardiomyopathie. Les analyses de sang pourront également contribuer à vérifier le fonctionnement des reins, ainsi qu’à dépister une éventuelle anémie. L’analyse de sang pourra établir si vous présentez une hémochromatose (surcharge en fer). Un taux de fer trop élevé peut en effet affaiblir le muscle cardiaque et entraîner une cardiomyopathie. Les analyses vont également aider le médecin à déterminer s’il y a infection, maladie auto-immune, ou encore trouble de la thyroïde ou dû à la présence de toxines.
Radiographie thoracique
Ce type de radiographie va effectuer un cliché du cœur et des poumons. Le médecin va examiner la structure du cœur et des poumons afin d’évaluer la présence éventuelle d’anomalies.
Épreuve d’effort
L’épreuve d’effort (tests de tolérance à l’exercice) implique de pratiquer le tapis roulant ou une autre machine. Le médecin va placer des électrodes sur votre thorax pendant l’examen. Ces électrodes vont effectuer un suivi (enregistré) de votre activité cardiaque pendant l’effort lié à l’exercice.
IRM ou tomodensitogramme
L’IRM et le tomodensitogramme sont les deux manières par lesquelles votre médecin peut observer votre cœur dans le détail afin de repérer d’éventuelles anomalies.
Échocardiogramme
L’échocardiogramme fait appel à des ondes sonores qui forment des images du cœur. Il va faire apparaître le mouvement, la structure et le rythme de cet organe.
Électrocardiogramme
Dans le cadre de l’examen, des courants électriques vont traverser le cœur pour en enregistrer l’activité. Cette activité va, le cas échéant, mettre en évidence d’éventuelles anomalies du rythme cardiaque.
Cathétérisme cardiaque
Le cathétérisme cardiaque est une autre procédure utilisée par les médecins pour établir ce type de diagnostic. Il ou elle va placer un tube dans un vaisseau sanguin qui accède au cœur. Cette procédure permet au médecin d’effectuer des clichés de l’intérieur du cœur. Elle lui permet également de recueillir des échantillons de tissu cardiaque.
Traitement
Le traitement peut varier selon le type de cardiomyopathie. Si le médecin détermine que des artères sont obstruées, il ou elle pourra recommander une angioplastie et la mise en place d’un stent visant à optimiser le flux sanguin. L’angioplastie implique l’insertion d’un petit ballonnet dans une artère. Le ballonnet est ensuite gonflé pour élargir l’artère. Un petit tube en maille (le stent) pourra alors être inséré pour empêcher l’artère de se resserrer. La plupart des patients doivent cependant apporter des changements à leur style de vie afin d’éviter une aggravation des symptômes.
Ces changements de style de vie sont notamment les suivants :
- maintenir un poids idéal ;
- avoir un régime alimentaire faible en graisses et en sodium ;
- éliminer l’alcool.
Votre médecin pourra vous prescrire un médicament visant à abaisser votre tension artérielle, favoriser l’élimination des liquides, réguler le rythme cardiaque et ralentir la progression de cette condition. Les médicaments sur ordonnance les plus courants sont les suivants :
- les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (énalapril (Vasotec), lisinopril (Zestril et Prinivil), ramipril (Altace), et captopril (Capoten), par exemple) ;
- les antagonistes (ou bloqueurs) des récepteurs de l’angiotensine II tels que losartan (Cozaar) et valsartan (Diovan) ;
- des bêta bloquants tels que le caredirol (Coreg) et le métoprolol (Lopressor et Toprol-XL) ;
- la digoxine (Lanoxin) ;
- des diurétiques tels que Lasix, Bumex et Aldactone.
D’autres solutions de traitement incluent la mise en place d’un pacemaker qui va réguler le rythme cardiaque, ou bien le recours à un défibrillateur pour traiter un rythme cardiaque irrégulier. La greffe pourra éventuellement s’avérer une solution de traitement en dernier recours pour les patients souffrant d’affections graves là où d’autres thérapies ont échoué.
Prévention
Si malheureusement vous avez développé cette condition pour des raisons héréditaires ou par mutation génétique, il ne sera pas possible de l’éviter. Vous pouvez cependant effectuer des choix de style de vie sains qui vont favoriser votre santé cardiaque. Ces précautions pourront éventuellement ralentir la progression de l’insuffisance cardiaque.
Ces choix de style de vie sont notamment les suivants :
- arrêt du tabagisme ;
- éviter toute consommation d’alcool et de drogue ;
- maintenir un poids sain ;
- adopter un régime sain riche en fruits, légumes et céréales complètes ;
- pratiquer un exercice régulier, ou selon l’avis du médecin.
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