L’endométriose est un trouble par lequel l’endomètre se développe en dehors de la cavité utérine. L’endomètre est le tissu qui constitue la paroi interne de l’utérus.
L’endométriose intervient lorsque que la paroi se forme sur les ovaires, l’intestin et les tissus qui tapissent le bassin. Il arrive dans des cas rares (mais possibles) que le tissu de l’endomètre se forme au-delà de la région pelvienne.
Ce tissu de l’endomètre mal placé suit le cycle menstruel sous l’influence des changements hormonaux. Cela signifie que le tissu va se développer, s’épaissir, puis se désintégrer. Avec le temps, les saignements n’ont aucune issue vers l’extérieur du corps et se retrouvent bloqués.
Cela provoque de l’irritation, du tissu cicatriciel ou des adhérences (qui relient les organes au moyen de tissus anormaux) sur les tissus environnants. Cela peut entraîner des douleurs importantes durant les règles et éventuellement poser des problèmes de fertilité.
Causes
Durant le cycle menstruel régulier, le corps se débarrasse de la muqueuse de l’utérus. Ceci permet au sang de couler de l’utérus par la petite ouverture du col de l’utérus jusqu’au vagin.
L’endométriose intervient souvent suite à un processus nommé flux rétrograde. Cela signifie que le flux sanguin menstruel s’inverse et passe par les trompes de Fallope dans la cavité pelvienne au lieu d’être expulsé du corps.
Les cellules de l’endomètre déplacées adhèrent ensuite aux parois du bassin et aux surfaces des organes du bassin. Elles continuent ensuite à croître, à s’épaissir et à saigner au cours du cycle menstruel.
Les médecins pensent que cette affection peut également survenir si des zones de l’abdomen se transforment en cellules endométriales. Cela peut arriver étant donné que les cellules de l’abdomen proviennent de cellules embryonnaires, qui peuvent changer de forme et agir comme des cellules endométriales. On ignore pourquoi cela se produit.
Stades
Stades
En fonction des stades d’évolution de la maladie, il existe quatre types principaux : minime, modéré, moyen et sévère.
Minime
Souvent au stade initial, le type minime ressemble à un petit sac ou un kyste. Ces kystes vont d’une taille de 1 à 3 mm. Les grosseurs minimes ne sont pas graves, mais elles peuvent imiter le cancer de l’ovaire.
Modéré
Ce type se présente sous forme de points noirs sur une zone fibreuse blanche variant en taille de 1 à 2 cm de diamètre. Ces points se retrouvent dans le bassin et autour de celui-ci et/ou sur le diaphragme.
Moyen
Ce stade implique des kystes de plus de 4 à 5 cm pouvant aller jusqu’à 15 cm et recouvrant l’ovaire. Ils peuvent former des adhérences avec les parois du bassin ou d’autres organes à l’intérieur du bassin.
Sévère
Ce dernier stade entraîne des tumeurs solides pouvant aller de 5 à 6 cm de diamètre. Ces tumeurs se trouvent essentiellement dans l’espace entre la paroi postérieure de l’utérus et du rectum.
Risques
Les femmes de tous âges sont exposées au risque d’endométriose. Généralement, elle affecte les femmes entre 25 et 40 ans.
Antécédents familiaux
Si un membre de votre famille a été atteint d’endométriose, veuillez consulter votre médecin. Vous présentez peut-être un risque plus élevé de développer la maladie.
Nulliparité
La grossesse semble protéger les femmes de l’endométriose. Les femmes qui n’ont pas d’enfants présentent un risque plus élevé ; toutefois, l’endométriose peut également survenir chez les femmes qui ont déjà eu des enfants.
Antécédents menstruels
Si vous avez des problèmes de règles, telles que des cycles courts, des règles importantes et longues, ou si vous avez eu vos règles à un âge plus jeune que la moyenne, consultez votre médecin. Cela peut vous exposer à un risque plus élevé.
Symptômes
La douleur est le symptôme le plus courant. De manière spécifique, cela peut inclure :
- règles douloureuses
- douleurs dans le bas ventre avant et pendant les règles
- crampes une à deux semaines autour des règles
- douleurs après un rapport sexuel
- inconfort lorsqu’on va à la selle
- douleurs pelviennes ou dans le bas du dos qui peuvent intervenir à tout moment du cycle
Certaines patientes n’ont aucun symptôme. La sévérité de la douleur n’indique pas le degré ou le stade de la maladie. Par exemple, une endométriose légère peut provoquer une douleur intense, tandis qu’une endométriose sévère peut ne provoquer aucune douleur ou presque.
Il est recommandé de passer des examens gynécologiques annuels de façon à ce que votre gynécologue puisse surveiller tout changement, notamment si vous souffrez de deux symptômes ou plus.
Complications
L’altération de la fertilité est la complication la plus grave. Selon la clinique Maillot, environ un tiers à la moitié des patientes atteintes d’endométriose ont du mal à concevoir. (Mayo) Cependant, les femmes atteintes de formes légères sont toujours capables de concevoir et de mener leur grossesse à terme.
Si vous avez reçu un diagnostic d’endométriose, il est conseillé de prendre une décision immédiate sur le fait d’avoir des enfants ou non. Les symptômes peuvent s’aggraver avec le temps.
Diagnostic
Pour diagnostiquer l’endométriose, votre médecin ou gynécologue effectuera l’un ou plusieurs des tests et procédures suivants.
Antécédents médicaux détaillés du patient
Votre médecin prendra note de vos symptômes et de vos antécédents personnels et familiaux d’endométriose. Un bilan général de santé pourra également être effectué pour déterminer si d’autres signes de trouble de long terme sont présents.
Examen physique
Au cours d’un examen pelvien, votre médecin examinera votre abdomen à la main pour détecter des kystes ou des cicatrices derrière l’utérus.
Échographie
Il en existe deux types : l’échographie vaginale, lors de laquelle un transducteur est inséré dans le vagin, et l’échographie abdominale. Ces deux examens fournissent des images de vos organes reproducteurs. Ils peuvent détecter des kystes, mais ne peuvent pas éliminer la maladie.
La cœlioscopie
La seule méthode certaine d’identifier l’endométriose consiste à la visualiser directement. Cet examen est effectué au moyen d’une procédure chirurgicale mineure connue sous le nom de cœlioscopie.
Traitement
Des options médicales et chirurgicales existent toutes deux suivant l’étendue de la maladie. Votre médecin pourra tenter des traitements conservateurs pour commencer, et opter pour une chirurgie en dernier recours. Voici un résumé :
Analgésiques
Un grand nombre d’analgésiques peuvent être recommandés, mais ils ne sont pas toujours efficaces.
Hormonothérapie
La prise d’hormones supplémentaires peut parfois soulager la douleur. Celles-ci aident votre corps à réguler les changements mensuels hormonaux qui encouragent la formation d’endométriose.
Contraceptifs oraux
Les contraceptifs oraux diminuent la fertilité en empêchant la formation mensuelle et l’accumulation de tissu endométrial. Les pilules contraceptives, les patches et les stérilets peuvent réduire (ou éliminer) la douleur dans les cas d’endométriose moins sévère.
L’agoniste et l’antagoniste de l’hormone libératrice de la gonadotrophine (GnRH)
Les femmes prennent des agonistes et antagonistes de la GnRH pour bloquer la production d’œstrogène qui stimule les ovaires. Suite à cela, les règles sont empêchées, ce qui crée une ménopause artificielle. Ce traitement a des effets secondaires tels que la sécheresse vaginale et les bouffées de chaleur. La prise de petites doses d’œstrogène et de progestérone en même temps peut aider à limiter ou à prévenir ces symptômes.
Danazol
Le danazol est un autre médicament utilisé pour stopper les règles et réduire les symptômes. Malheureusement, il possède des effets secondaires sévères, tels que l’hirsutisme (la pousse de poils indésirables) et l’acné.
Depo provera (méthoxyprogestérone)
Le depo provera est également efficace pour stopper la menstruation. En injection, il stoppe la croissance d’implants endométriaux. Bien qu’il soulage la douleur et d’autres symptômes, il peut également diminuer la production osseuse, provoquer une perte pondérale et entraîner la dépression.
Chirurgie conservatrice
La chirurgie conservatrice est destinée aux femmes qui veulent avoir des enfants ou qui souffrent de douleurs sévères. Elle cherche à retirer ou détruire les croissances endométriales sans endommager les organes reproducteurs.
Ceci peut être effectué par le biais d’une opération à ventre ouvert traditionnelle par laquelle les croissances endométriales sont retirées au moyen d’une incision large. La cœlioscopie, une opération moins invasive est une autre possibilité. Le chirurgien pratique plusieurs petites incisions dans l’abdomen pour retirer les croissances.
La chirurgie radicale (hystérectomie)
Une hystérectomie implique le retrait de l’utérus et du col de l’utérus. Étant donné que les croissances endométriales se développent sous l’influence de l’œstrogène, les ovaires doivent également être retirés pour un soulagement à long terme.
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